PROJET DE SAUVEGARDE L'atelier du livre d'art et de l'estampe Par Éric de Chazournes, Groupe Imprimerie Nationale, 26 août 2004
1. PRÉSENTATION DE L'IMPRIMERIE NATIONALE 2. LES OBJECTIFS DU PROJET 3. LES CONTOURS DU PROJET 4. LES CONDITIONS DE RÉALISATION DU PROJET 5. LE PLAN PROMOTION / COMMUNICATION SPÉCIFIQUE 6. LE MARCHÉ DU MUSÉE DES ARTS GRAPHIQUES 7. NOTIONS TECHNIQUES, HISTORIQUES ET LEXICALES 8. ANNEXES 9. PARCOURS PHOTOGRAPHIQUE En 1538, lorsque François 1er nomma Conrad Néobar « Imprimeur du Roi pour le grec », moins d'un siècle après l'invention de Gutenberg, il était sans doute conscient de l'importance que cette technique émergente allait prendre, mais n'imaginait sûrement pas la formidable épopée de l'Écrit qui commençait alors. Bon an, mal an, qu'elle soit royale, impériale ou républicaine, cette institution de l'Écrit officiel allait traverser les siècles en transmettant et perfectionnant ses savoir-faire. Parallèlement elle accumulait au fil du temps poinçons, gravures, écrits et machines, constituant ainsi une collection unique au monde, d'une valeur inestimable. Sa transformation en Société Anonyme, en 1994, la fera entrer dans le grand bain de la concurrence avec le secteur privé, prélude à de nécessaires évolutions structurelles. En effet, l'État, actionnaire de l'Imprimerie Nationale, se doit aujourd'hui, dans le cadre des règles de l'Union Européenne, de lui appliquer la rigueur des équilibres financiers. Cette logique économique n'étant pas compatible avec les contraintes du maintien et de la gestion d'un Patrimoine classé monument historique, il a été décidé, pour sauvegarder cette partie muséale, de constituer une entité juridique à part entière, distincte des activités commerciales et industrielles modernes (P.A.O., impressions offset, continu et fiduciaire). Cet organisme hébergera donc l'ensemble des éléments constitutifs de ce Patrimoine et pourra bénéficier, le cas échéant, d'un système de couverture spécifique de ses dépenses. En clair, il autorisera la combinaison de recettes commerciales, de produits de visites et de participations de mécènes avec le jeu de subventions liées à toute activité muséale. Le dossier joint présente les grandes lignes de ce Projet de Sauvegarde du Patrimoine de l'Imprimerie Nationale. 1. PRÉSENTATION DE L'IMPRIMERIE NATIONALE 1.1. LES ÉTAPES DE SON HISTOIRE 1445. Invention par Gutenberg, à Mayence, de la composition en caractères mobiles. 1538. Institution par François 1er du privilège d'Imprimeur du Roy pour le grec, confié à l'Allemand Conrad Néobar, qui devient ainsi le premier imprimeur officiel du Roi de France pour le grec. 1540. Robert Estienne lui succède, cumulant ainsi les titres d'Imprimeur royal pour le latin, l'hébreu et le grec, à l'époque même de la création du Collège des trois langues (le futur Collège de France). Il fait graver par Claude Garamont les « Grecs du Roi », inspirés de la calligraphie si régulière du Crétois Ange Vergèce. 1640. Création de l'Imprimerie royale au Louvre par Louis XIII et Richelieu pour « multiplier les belles publications utiles à la gloire du Roi, au progrès de la religion et à l'avancement des Lettres ». 1792. Elle devient Imprimerie nationale exécutive, co-existant avec une imprimerie nationale législative, l'Imprimerie des administrations nationales, et s'installe dans l'ancien hôtel de Penthièvre (actuelle Banque de France). 1795. Le 8 pluviôse an III (27 janvier), le Directoire regroupe les différentes imprimeries officielles existantes sous le nom d'Imprimerie de la République. 1804. L'Imprimerie prend le titre d'impériale et déménage dans l'ancien hôtel de Rohan, rue Vieille-du-Temple dans le Marais. De 1815 à 1870, elle est tour à tour : Imprimerie royale (1815-1848), Imprimerie du Gouvernement (1830 et 1848), Imprimerie nationale (1848-1852) puis Imprimerie impériale (1852-1870). Depuis 1870, elle est Imprimerie nationale. 1903-1913. Construction des bâtiments actuels de l'Imprimerie nationale, rue de la Convention, qu'elle occupe à partir de 1921. 1973. Construction de l'usine de Douai où sont installées les grosses capacités de production des annuaires, rotatives et machine de façonnage, ainsi que d'impression en continu et de logistique. 1992. Construction de l'usine d'Évry, où sont installées des capacités complémentaires d'impression sur rotatives. 1994. L'Imprimerie nationale change de statut pour devenir une Société Anonyme, à capitaux d'État (loi no 93-1419 du 31 décembre 1993 relative à l'Imprimerie nationale, Journal Officiel du 1er janvier 1994). 1998. Création du Groupe Imprimerie Nationale, après le rachat de plusieurs filiales (Mizeret, Saqqarah International, Istra, INumeric). 2003. Organisation du Groupe en divisions autonomes. 2004. Création de la nouvelle entité, « L'ATELIER DU LIVRE D'ART ET DE L'ESTAMPE, Patrimoine de l'Imprimerie Nationale ». 2005. Déménagement du site parisien et séparation de l'ensemble du Patrimoine du reste du Groupe Imprimerie Nationale. 1.2. SON ORGANISATION ACTUELLE Jusqu'en 1910, l'Imprimerie nationale était rattachée au ministère de la Justice. À cette date, elle est rattachée au ministère des Finances (direction d'administration centrale). Elle disposait alors du monopole des impressions des documents de l'État et de ses administrations. Avec son changement de statut, le 1er janvier 1994, le monopole des impressions a été supprimé. Les activités de la nouvelle société Imprimerie Nationale S. A. sont ainsi soumises à la concurrence, à l'exception des documents de sécurité de l'État devant être protégés des risques de contrefaçon et de falsification (passeports, visas, cartes d'identité...). Imprimerie généraliste, elle travaille désormais pour les administrations et pour la clientèle privée. Elle est aussi éditeur de beaux livres et maintient en activité les filières traditionnelles d'impression (typographie, lithographie, phototypie et gravure). Aujourd'hui implanté sur six sites, le Groupe Imprimerie Nationale dispose d'équipes et de matériels qui lui permettent de proposer une palette complète de prestations intégrant tous les métiers de l'impression, du prépresse au façonnage, auxquels s'ajoutent, en amont, la création graphique et, en aval, la logistique. Il réalise dans ses cinq filiales des documents administratifs, des produits sécurisés, des livres d'art, des magazines ou des produits multimédias, essentiellement sur papier, mais également sur de nouveaux supports, tels que les cartes plastiques, les CD-ROM, etc. Pour des raisons économiques et d'ergonomie industrielle évidentes, l'Imprimerie Nationale va quitter au premier semestre 2005 son implantation parisienne traditionnelle, située au cœur du 15e arrondissement. À cette occasion va se poser la question de la sauvegarde de son patrimoine typographique exceptionnel, accumulé et conservé au cours des siècles depuis 1538. Soucieuse d'évaluer et de valoriser au mieux ce patrimoine, l'Imprimerie Nationale est devenue membre de l'Association Européenne des Musées de l'Imprimerie (A.E.P.M. Association of European Printing Museums) dont elle accueillera la conférence en octobre 2004 à Paris. Aux dires de la vingtaine de ses membres (limités pour l'instant aux pays de l'Europe des Quinze, mais les choses pourraient évoluer dans les mois à venir), ce patrimoine est d'une valeur historique considérable, unique en Europe et dans le monde. Si l'on y ajoute les savoir-faire maintenus vivants à ce jour, ce trésor prend une dimension inestimable qui ne peut être correctement mise en valeur dans une société à vocation strictement industrielle et commerciale. Dans cette optique, l'Imprimerie Nationale envisage de déménager l'ensemble de son patrimoine typographique (poinçons, machines, ouvrages, archives, etc.) sur un futur site, unique et spécifique, créant à cette occasion un espace patrimonial et muséographique. Les objectifs de ce projet d'espace muséographique s'articulent autour des deux thèmes principaux que sont la sauvegarde du Patrimoine et celle des savoir-faire. 2.1. LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE Il s'agit de préserver et transmettre les éléments les plus significatifs et les plus prestigieux du Patrimoine accumulé par l'Imprimerie Nationale au cours des siècles. Ce patrimoine,
dont 500 000 pièces sont classées monuments historiques,
est constitué de : 2.2. LA SAUVEGARDE DES SAVOIR-FAIRE Les savoir-faire développés (les métiers) et transmis au cours des siècles au sein de l'Imprimerie Nationale constituent le second pôle d'excellence qu'il est impératif de préserver et transmettre, certains d'entre eux n'étant plus enseignés ni pratiqués. Le projet,
qui maintiendrait en activité l'ensemble de la chaîne graphique traditionnelle,
du dessin du poinçon à la reliure d'art,
envisage la mise en valeur de ces savoir-faire par le biais d'un parcours de
présentation des facettes de l'activité d'imprimerie,
tout en accueillant des visiteurs.
Ces métiers sont en particulier ceux de : Pour valoriser les différents aspects de ce patrimoine et le maintenir en étroite connexion avec le monde actuel, il est prévu la création d'un site Internet spécifique (cf. ci-dessous). 2.3. LES NOUVELLES TECHNOLOGIES : TRADITION ET MODERNITÉ La typographie, moyen de communication essentiel, vit avec son temps, bouge, se modifie, évolue, s'adapte. Ainsi les nouvelles technologies permettent désormais d'assumer une double mission. D'une part, elles ont d'ores et déjà permis et continueront de permettre de préserver, de développer et de faire évoluer une partie importante du Patrimoine de l'Imprimerie Nationale. D'autre part, elles serviront, grâce au site Internet, de support de communication afin de faire connaître plus largement les activités du Cabinet des Poinçons et de l'atelier d'art, ainsi que la fonction et la richesse de la bibliothèque. 2.3.1. Un outil de préservation et d'évolution du Patrimoine Depuis quelques années déjà, le recours aux nouvelles technologies a permis d'agir dans trois domaines principaux, en matière de typographie. La réhabilitation du fonds typographique au plomb, avec notamment la numérisation des caractères exclusifs de l'Imprimerie Nationale: le Garamont, le Grandjean, le Didot millimétrique, le Marcellin-Legrand et dernièrement les Grecs du Roi sont d'ores et déjà numérisés, restent à faire le Luce et le Gauthier, sans compter de très intéressants projets sur des vignettes. La création de fontes (polices de caractères) pour des éditions spécifiques: celle du Code Général des Impôts, celle de la commune de Brive-la-Gaillarde (utilisée désormais pour l'ensemble de la communication de la ville), la police des Grecs du Roi (utilisée pour la communication des Jeux Olympiques d'Athènes 2004). La création de polices à vocation fiduciaire, pour la carte nationale d'identité, le passeport et divers documents d'identification. 2.3.2.Un outil de communication Avec le site Internet spécifique, il s'agira de présenter et d'expliquer les différents métiers traditionnels à travers leur histoire. Compte tenu de l'importance des ressources bibliographiques et humaines de l'Imprimerie Nationale pour les chercheurs et pour l'enseignement, une partie du site sera dédiée à l'enseignement et à la formation, avec la présentation des différentes filières professionnelles en France et en Europe et des formations réservées aux adultes concernant les métiers traditionnels. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, les ateliers seront aménagés pour pouvoir à la fois poursuivre leur production et accueillir des visiteurs (guides, parcours didactique, salle de conférences, présentations vidéo, etc.). La structure juridique actuelle de l'Imprimerie Nationale est une Société Anonyme, détenue à 100% par l'État. Le présent projet envisage la constitution d'un G.I.P.,
Groupement d'Intérêt Public,
ou d'une structure équivalente (éventuellement un E.P.C.C.,
Établissement Public de Coopération Culturelle) adaptée aux besoins du projet,
c'est-à-dire autorisant le tour de table suivant : 3.2. LE FINANCEMENT ET LES SOURCES POTENTIELLES DE RECETTES En prévision de la prochaine séparation du domaine du Patrimoine du reste de l'Imprimerie Nationale, un compte d'exploitation prévisionnel a été élaboré sur la base d'une exploitation avec une vingtaine d'agents permanents. Les recettes proviendront de plusieurs sources différentes mais le projet devrait tendre,
à terme,
vers un quasi-autofinancement
(cf. annexe Budgets) : (*) Une subvention a d'ores et déjà été accordée par le ministère de la Culture pour la formation
et la transmission de quatre métiers :
Pour de simples questions de sécurité, la production, en imprimerie, se prête mal à la circulation d'un grand public. Or le projet d'espace patrimonial et muséographique de l'Imprimerie Nationale veut être un outil de production ouvert au public. Aussi les aménagements des locaux devront être réalisés de manière à garantir la sécurité des visiteurs et à perturber le moins possible la production. Le plan Marketing de développement des clientèles sera donc articulé autour de quatre cibles principales de clientèles.
La nature des travaux réalisés dans les ateliers n'autorise pas l'ouverture sans précaution des espaces patrimoniaux à un public nombreux. Ainsi, une visibilité des machines en fonctionnement devra être recherchée par des aménagements adaptés (baies vitrées, promontoire de visite, etc.) afin de permettre aux visiteurs d'apprécier, en toute sécurité, les différentes opérations sans gêner la production. Plusieurs catégories de visites pour le grand public pourront être mises à l'étude, allant de la visite individuelle, avec ou sans écouteurs, à celle avec guide et démonstrations. Pour faciliter la gestion des locaux et des personnels, les visites guidées seront donc concentrées sur des créneaux horaires et des jours fixes. Le ou les parcours ainsi organisés conduiront les visiteurs vers la boutique qui proposera aussi bien des produits standard imprimés en grand nombre que des produits réalisés « à la demande », le jour même. Les recettes issues du grand public devraient ainsi continuer à couvrir les coûts engendrés par les conférenciers et la production. Par professionnels, il convient d'entendre tous ceux qui s'impliquent dans la création d'un ouvrage (écrivains, artistes, éditeurs, imprimeurs, papetiers, fournisseurs divers...), mais aussi ceux qui participent à leur conservation ou à leur vente (bibliothécaires, marchands de livres anciens,...). C'est assurément un public intéressé, envers lequel la mise à disposition des collections est un devoir. Ces professionnels pourront naturellement bénéficier des visites individuelles dans le cadre des visites grand public. Cependant une forte capacité d'organiser des programmes de visites exceptionnelles, « à la demande », devra être mise au point pour permettre l'accès à des groupes organisés, qu'il s'agisse de groupes spontanés ou d'opérations de promotion organisées par telle ou telle société. Pour que le Patrimoine de l'Atelier du Livre vive, s'enrichisse, il faudra qu'il produise, qu'il soit un acteur incontournable dans la réalisation d'ouvrages de haute qualité ou impossibles à éditer sans le recours aux techniques pratiquées au sein du Patrimoine de l'Imprimerie Nationale. Le fait de se savoir incontournable ne permet pas nécessairement de vendre. Comme pour tout métier d'art, il faut non seulement se faire connaître, mais mettre en valeur ses capacités, ses possibilités, ses talents. C'est la raison pour laquelle des démarches commerciales s'imposeront pour une présentation systématique des possibilités de l'atelier, notamment aux professionnels de l'édition. Ces démarches porteront sur la recherche de clientèle, la création d'occasions ou d'envies du public, l'organisation d'évènements, autour de telle ou telle technique, avec tel ou tel caractère, etc. 3.3.3. Les étudiants et les élèves Le transfert des savoir-faire supposera de trouver des candidats, de susciter des vocations et donc de mêler autant que possible les activités de l'Atelier aux différents cursus de formation professionnelle. Ainsi une promotion de la présentation patrimoniale de l'Imprimerie Nationale sera développée dans tous les établissements d'enseignement professionnel des métiers intéressés par la création graphique
et les techniques d'impression traditionnelles :
toutes les écoles d'art de France, Ce n'est d'ailleurs qu'en ayant recours systématiquement à cette politique de promotion de l'imprimerie que ses métiers traditionnels pourront être connus et appréciés des générations à venir. Passer à l'Atelier du Livre pour une ou des visites devra faire partie du cursus normal d'un étudiant ou d'un apprenti des filières graphiques concernées. Dans cet esprit, diverses surfaces seront aménagées dans les locaux pour y permettre la réalisation de stages pratiques. Pour la dernière catégorie, celle des chercheurs, des locaux d'accueil et de travail seront également aménagés de manière à leur permettre de réaliser des recherches sur le fonds patrimonial dans de bonnes conditions de sécurité pour ce dernier. Les publications relatives au fonds de l'Imprimerie Nationale assureront la diffusion
et donc la mise en valeur de celui-ci. Pour ce faire,
les chercheurs seront accueillis dans : Dans le cadre des recherches de doctorat ou, plus largement, de thésards, il pourrait être demandé aux chercheurs de se pencher sur les fonds non inventoriés des imprimeurs traditionnels en vue d'une démarche de reconstitution historique des pratiques de l'imprimerie selon les régions de France, les spécialisations d'imprimeurs, etc. L'espace patrimonial et muséographique sera mis en valeur au travers de plusieurs zones à aménager.
La surface totale envisagée pour cet aménagement est de l'ordre de 2 500 m2 mais elle pourrait être limitée à 2 000 m2 environ, en fonction des disponibilités et de l'agencement des lieux. 3.5. LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU PATRIMOINE Ce Patrimoine s'est constitué tout au long de l'histoire de l'Imprimerie Nationale. C'est donc son histoire, celle de l'évolution des techniques, celle de l'évolution de la mécanisation qu'il conviendra de présenter. Depuis l'accueil jusqu'à la boutique, en passant par la bibliothèque, les machines exposées, les vitrines, les tableaux et les machines en activités, chaque étape devra être l'occasion d'expliquer, de montrer, de raconter, que ce soit sous forme de livrets, de pancartes, d'affichettes, de films, de photos, de textes techniques ou d'anecdotes. Évidemment, une exposition présentant l'histoire des écritures et caractères typographiques devrait être installée à une étape du parcours. Avec près de 700 000 pièces au total, produites au fil de son histoire mais également récupérées des fonderies Haas, Peignot, Neufville et de la Fonderie Typographique française et dont 500 000 éléments (300 000 pièces en 1946 puis 200 000 autres en 1994) sont classées monuments historiques, l'Imprimerie Nationale dispose d'un patrimoine d'une richesse et d'une diversité exceptionnelles :
Cette partie de la collection pourrait avoir deux modes de mise en valeur : Les matrices (matériau en cuivre permettant de constituer un moule, en négatif, de la forme du poinçon) sont le deuxième pilier de ce patrimoine, mais elles ne le complètent que dans la mesure où elles composent des caractères dont on ne possède pas les poinçons. Elles contribuent à la conservation puisque le fait d'en posséder une collection très étendue préserve les poinçons, que l'on n'a ainsi pas besoin d'utiliser. Ce sont plusieurs centaines de milliers de matrices qui sont archivées dans la « Typothèque » de l'Imprimerie Nationale. La même politique de présentation pourrait s'appliquer aux matrices, intégrant dans le flux de la visite la notion de continuité, des poinçons à leur utilisation pour la production de matrices. Des vitrines/chambres fortes de matrices (avec un besoin de protection moindre) liées à un atelier pédagogique/production feraient le pendant de la présentation précédente. Les différentes étapes de l'histoire de l'Imprimerie Nationale ont été scandées par la création de polices spécifiques de caractères typographiques (dont les poinçons gravés peuvent aller du corps 4
au corps 120,
en romain
et en italique),
marquant leur époque : En sus de cette collection exclusive de polices de caractères typographiques, il faut ajouter l'ensemble des polices qui ont été numérisées au sein de l'Imprimerie Nationale, depuis plusieurs années, ainsi que les créations originales de polices exclusives de caractères purement numériques. Par ailleurs l'Imprimerie Nationale possède un vaste assortiment des caractères français de type calligraphique : Outre ces polices propres à l'Imprimerie Nationale, de très nombreux alphabets « orientaux » permettent aux typographes orientalistes de composer dans plus de 70 écritures ou dialectes différents, du maya à l'arabe (dans douze styles différents), en passant par le chinois, le khmer, le palmyrénien, les hiéroglyphes, etc. On trouvera en annexe la liste des différentes écritures disponibles sous forme de poinçons. Ces différents caractères typographiques représentent une collection de plus de 300 tonnes de «plombs » (en réalité des alliages réalisés à base de plomb, d'antimoine et d'étain, ces deux derniers métaux étant destinés à accroître la dureté et la fluidité des alliages). Depuis le premier livre calligraphié en grec pour le roi François 1er et archivé dans un coffrefort de l'Imprimerie Nationale, de nombreux ouvrages ont été réalisés ou collectés au fil du temps, constituant ainsi une bibliothèque historique de plus de 30 000 volumes d'une valeur inestimable. Par ailleurs, plus de 5 000 ouvrages d'études portant sur les différentes techniques d'imprimerie ont été collectés, constituant une bibliographie d'un grand intérêt pour les chercheurs et les techniciens des Arts Graphiques. Outre le manuscrit du calligraphe crétois Ange Vergèce ayant servi de référence pour la gravure des poinçons du grec,
l'Imprimerie Nationale détient les premiers livres publiés avec les « Grecs du Roi » : On pourra se reporter en annexe pour découvrir un échantillonnage significatif des ouvrages disponibles dans la bibliothèque. 3.5.5. Les machines de musée et les matériels de production Pour leur mise en valeur dans une zone d'exposition et l'illustration des étapes historiques de l'évolution des techniques et de la mécanisation, une partie importante des 50 machines sera implantée dans la zone muséographique. Cette collection comporte notamment des presses à bras, utilisées dès le XVIIe siècle, dont la célèbre presse Anisson classée monument historique. Chaque machine sera accompagnée d'explications techniques et historiques visibles et mise en situation. Des exemplaires de la production de ces machines pourraient aussi être disposés autour, que ce soient des châssis de pages ou des ramettes de feuilles imprimées. S'agissant de la partie Atelier vivant,
divers matériels seront installés dans ce secteur
et mis en situation de produire,
en retrait des zones de visites habituelles pour éviter les risques d'accident (projection de plomb en fusion,
pièces mécaniques en mouvement,
etc.). Ces matériels fonctionneront sous la responsabilité d'opérateurs
et se répartiront entre : On trouvera 4en annexe la liste d'une partie de ces matériels et leurs caractéristiques. 4. LES CONDITIONS DE RÉALISATION DU PROJET Hormis la période du déménagement même, qui sollicitera une mobilisation exceptionnelle des actifs et de nombreux jeunes retraités du secteur, les effectifs de fonctionnement de l'Atelier devraient pouvoir être limités à vingt personnes en année pleine, tout en maintenant un niveau ambitieux de prestations. 4.1.1. De la nécessité de former une relève Au fil des départs en retraite, des problèmes de recrutement vont se poser en termes de compétences dans la filière plomb ainsi qu'en lithographie et phototypie. En effet, le Service des Éditions de l'Imprimerie Nationale compte aujourd'hui 27 personnes dont 17 ont une activité liée à la filière plomb. 80% de cette dernière population ont plus de 50 ans, approchant ainsi de l'âge du départ en retraite, qui tient compte de l'insalubrité inhérente à la manipulation du plomb. Le process productif de la seule filière plomb s'appuie sur un ensemble de métiers (graveur, fondeur, compositeur, imprimeur), métiers dont aucun n'est enseigné désormais, qu'il s'agisse des filières de formation initiale ou continue. Par ailleurs, les compétences liées à l'exercice de ces métiers n'existent plus sur le marché. Dans ce contexte, il faut relever que les subventions établies par le ministère de la Culture, sur le modèle de celles accordées aux Métiers d'Art, permettent d'envisager le maintien des compétences et des savoir-faire liés aux métiers du plomb. Ceci doit nous conduire à examiner les modalités de mise en place d'une convention tripartite, Imprimerie Nationale / GRETA / écoles professionnelles, de type ESTIENNE ou GOBELINS, autorisant le maintien des savoir-faire typographiques dans le cadre d'une structure qui conserverait une activité productive. Celle-ci pourrait être mise à profit pour des actions de formation de type apprentissage. 4.1.2. Les différents métiers des ouvriers du Livre Les différents savoir-faire actuellement maîtrisés au sein de l'Atelier du Livre de l'Imprimerie Nationale sont les suivants : Sont actuellement employés au sein de l'Atelier les personnels suivants : Pour compléter la structure il conviendra de compter quatre personnes supplémentaires pour les visites, la gestion et l'encadrement du Musée-Atelier. En fonction de l'organisation mise en place, notamment par le biais d'une certaine polyvalence, deux postes pourraient être économisés. Les opérations liées à l'implantation du Musée-Atelier seront de deux natures différentes. Dans un premier temps, des dépenses d'investissement et d'aménagement des locaux, non reconductibles, seront nécessaires pour l'implantation de départ de la structure. La budgétisation de cette première phase, comme la suivante, dépendra de la solution retenue : soit prise en charge, unique, de l'ensemble des travaux de construction et d'aménagement, soit leur amortissement par un loyer annuel. Cette nature de dépenses ne pourra relever que d'une action de préservation du Patrimoine de la part de l'État, appuyé par les Collectivités locales, intéressées à développer un pôle graphique unique et créer les emplois envisagés. On pourrait imaginer, par exemple, que la Commune mette à disposition le terrain et que l'État, notamment le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, actionnaire actuel de l'Imprimerie Nationale, et/ou certaines collectivités locales prennent en charge les travaux de rénovation ou de construction. Dans un deuxième temps, des dépenses d'exploitation, annuelles, seront engagées, pour l'essentiel, des charges salariales. Il est vraisemblable que les partenaires privés ne participeront pas aux investissements de construction de locaux mais contribueront, sous forme de mécénat, aux activités sur la base de subventions annuelles, contractées pour des durées pluriannuelles, renouvelables. Pour conférer une valeur forte à ces participations, il sera judicieux de limiter le nombre de partenaires privés à un seul par métier de la branche graphique. Du côté des recettes,
celles-ci proviendront donc,
ponctuellement ou régulièrement,
dans des proportions à définir,
et en fonction des dotations d'investissements consacrées,
de : Nous trouverons en annexe un chiffrage estimatif sur trois ans. 4.3. LES CONTRAINTES PARTICULIÈRES Le projet contient à la fois des aspects de production quasi industrielle et de préservation d'un patrimoine culturel de première importance. Ce projet regroupe, d'une part, la conservation des poinçons, de la presse Anisson et d'ouvrages, classés monuments historiques, et, d'autre part, celle de métiers, dont la transmission dure depuis près d'un demi-millénaire. Du fait de cette dualité d'aspect, à la fois innovante et rare, il conviendra, dans la mise au point du projet, de bien prendre en compte les éléments de sécurité particuliers suivants :
5. LE PLAN PROMOTION / COMMUNICATION SPÉCIFIQUE Ce chapitre, essentiel, a déjà fait l'objet de multiples réflexions et devra être développé en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes dès que le projet aura trouvé son site d'hébergement. 5.1. LES RELAIS (LA PRESSE, LA CHAÎNE GRAPHIQUE...) 5.3. L'AIDE AUX ÉCOLES DE FORMATION 5.4. LE SITE INTERNET et SES FONCTIONNALITÉS 5.6. LA PARTICIPATION AUX SALONS PROFESSIONNELS 5.7. L'ORGANISATION D'ÉVÉNEMENTS SUR PLACE 5.8. LA CONFECTION DE SUPPORTS PROMOTIONNELS 6. LE MARCHÉ DU MUSÉE DES ARTS GRAPHIQUES Une analyse fine du marché existant des musées des arts graphiques, en France et en Europe, devra être effectuée pour tirer le meilleur parti du Projet et ajuster finement son concept, afin d'éviter toute redondance par rapport à des institutions existantes. 6.1. LES MUSÉES DES ARTS GRAPHIQUES EN FRANCE Musée de l'imprimerie,
à Lyon, 6.2. LES MUSÉES DES ARTS GRAPHIQUES EN EUROPE Musée de l'Imprimerie à Vienne (A), Ce chapitre devra permettre d'évaluer le positionnement du projet Patrimoine en fonction des données du marché et donc d'établir des approches de prix d'entrée pour les différentes visites. Il faudra réaliser cette étude par rapport au cinéma, aux autres musées, etc. 7. NOTIONS TECHNIQUES. HISTORIQUES et LEXICALES La phototypie (parfois nommée albertypie ou collotypie) fut une technique d'impression d'images en demi-teintes très prisée au début du XXe siècle. De par l'extrême précision nécessaire à un bon résultat, et l'aspect intuitif et humain du travail, cette technique est maintenant réservée aux travaux d'artistes et éditions originales de très grande qualité, pour lesquels une douceur, une profondeur et un modelé continu de l'image sont requis. À ce jour, trois ateliers existent encore en France. Le principe : l'épreuve originale (tirage photographique, lavis, dessin, etc...) est rephotographiée sur un film négatif en demi-teinte non tramé, au format final de l'image : ce film permet d'insoler, par contact, une épaisse plaque de verre sur laquelle on a, au préalable, coulé une gélatine photosensible. Après l'exposition, cette plaque est dépouillée à l'eau, puis séchée : c'est la matrice. Elle est ensuite fixée solidement sur le chariot de la machine et remouillée à la glycérine diluée. Après un ultime travail de certaines parties de l'image (que l'on fait gonfler ou au contraire sécher), cette plaque matrice est prête. Comme sur la pierre dans le procédé lithographique, l'encre grasse sera accueillie par les parties sèches et repoussée par les parties humides, en quantité proportionnelle à la lumière reçue. On peut ainsi recréer fidèlement toute la gamme des demi-teintes. C'est ici qu'intervient l'expérience sensible du phototypeur qui, à l'aide de ses mains, d'un couteau à encrer, règle simultanément la pression et la vitesse du passage, et encre les rouleaux directement à la spatule, en fonction du résultat recherché. À chaque passage, on positionne une feuille sur le cylindre de la machine, qui, en tournant, la fait passer contre la plaque matrice amenée par le chariot. Puis la feuille est enlevée à la main et mise à sécher à plat, jusqu'au passage suivant. S'il est possible, en un seul passage, d'obtenir une image de bonne qualité (c'était la pratique courante autrefois), plusieurs encrages légers et successifs augmentent la finesse du rendu. Également, l'utilisation de plusieurs plaques matrices de contrastes différents, sur la même image, permet un contrôle plus subtil des valeurs extrêmes (noirs ou blancs) : cela nécessite par contre un repérage et un calage parfaits. Enfin, par un choix d'encres aux dominantes complémentaires (par exemple, un noir légèrement vert et un noir légèrement rouge), on peut encore améliorer, par alternance des couches, la lisibilité dans les plages de fortes densités (aplats de noirs). C'est seulement au prix de cette science artisanale complexe qu'une phototypie réussie est une image rare. d'une richesse inégalée par tout autre procédé d'impression photographique. Inventée il y a deux siècles en Bavière par Aloys Senefelder (1771-1834), la lithographie devint très vite, dès 1820 environ, l'une des principales techniques de l'estampe. Le principe : par rapport aux procédés de gravure en creux sur métal (burin, eau-forte) ou de gravure en relief (sur bois ou linoléum), la lithographie est une technique à plat, fondée sur le principe de la répulsion mutuelle du gras et de l'eau. À la surface d'une pierre calcaire, l'artiste dessine au crayon gras ou à l'encre grasse. Pour imprimer les épreuves sur papier, on utilise une encre et une presse spéciales. Ce procédé de création et de diffusion a aussitôt attiré les artistes car il favorisait la spontanéité et la variété des effets plastiques. Les grands peintres romantiques, Géricault, Delacroix, puis les témoins de la vie politique et sociale, comme Daumier, ont enrichi peu à peu les registres expressifs du noir et blanc, avec l'aide d'habiles imprimeurs et d'éditeurs audacieux. La recherche a été poursuivie par les impressionnistes, Manet et Degas, et par les symbolistes, Bresdin et Redon. Vers la fin du XIXe siècle, la lithographie se répand comme une technique courante d'impression en couleurs et les nabis savent en exploiter avec bonheur les ressources chromatiques. Dès lors, l'artiste doit dessiner autant de pierres que de couleurs pour une seule composition. C'est aussi l'époque des pionniers de l'affiche, dont l'essor est marqué par les inventions de Chéret, Toulouse-Lautrec ou Mucha. Au XXe siècle, la lithographie est liée à de grands noms d'artistes (comme Matisse, Picasso, Braque, Chagall, Miro) mais également à des ateliers prestigieux où elle voit le jour, tels que Clot, Mourlot, Pons ou Desjobert. Entre les mains de Dubuffet, elle devient un art d'expérimentation sans limite, dans celles d'Appel, de Jorn et des membres de Cobra un feu d'artifice de couleurs. Art international, la lithographie se distingue particulièrement aux États-Unis où de célèbres ateliers comme l'U.L.A.E., Tamarind, Gemini apportent une contribution majeure à la diffusion de l'expressionnisme abstrait, de l'Op'art et du Pop'art. Sans modifier son principe de base, elle se rénove, mettant à contribution l'électricité et remplaçant volontiers la pierre par le zinc. Forte de deux cents ans d'expérience et de réussites, la lithographie a conservé toute son audience auprès des artistes actuels, comme le prouvent les créations récentes et magistrales que des artistes tels que Sicilia, Barcelo, Serra, Alberola, Blais et bien d'autres encore, ont su tirer de ses presses, en France comme à l'étranger. 7.3. LA GRAVURE : LEXIQUE DES PRINCIPAUX TERMES TECHNIQUES Gravure (de l'allemand graben, creuser). Image réalisée à l'aide d'un élément d'impression gravé, en bois ou en métal. À partir de cette matrice unique, encrée et passée sous une presse, plusieurs épreuves peuvent être tirées. Taille-douce. Ensemble des procédés de gravure en creux : burin,
pointe sèche,
manière noire,
eau-forte,
aquatinte,
vernis mou
et manière de crayon. Burin. Tige d'acier, de section carrée ou en losange, dont l'extrémité taillée en biseau est très aiguisée. Gravure obtenue en creusant la plaque de cuivre avec cet outil. Le plus ancien des procédés de taille-douce apparaît vers 1430. Pointe sèche. Pointe aiguisée en acier trempé dont on se sert pour inciser la plaque de cuivre. La pointe soulève sur les bords des tailles une barbe qui, à l'impression, donnera un trait vigoureux, entouré d'un halo d'encre. Apparaît vers 1480. Eau-forte. Le dessin est tracé avec une pointe sur une planche de métal, préalablement recouverte d'un vernis. Le métal, plongé dans un bain d'acide, est creusé là où il a été dénudé par la pointe. À l'inverse, les parties vernies sont préservées de l'attaque du mordant. Apparaît à la fin du XVe siècle. Manière noire. Avec un outil nommé berceau, la surface du métal est grainée, entièrement piquetée de petits points. Un tirage effectué à ce moment produirait un noir profond et absolu; le graveur doit en conséquence reprendre la grenure pour faire apparaître le dessin. Les blancs et les demi-teintes sont recréés par l'écrasement et le polissage plus ou moins prononcé du grain. Technique mise au point à la fin des années 1650. Aquatinte. On laisse tomber sur la plaque une fine poussière de résine qui, par un léger chauffage, adhère au métal. L'acide mord celui-ci autour de la multitude des grains de résine. Un réseau très fin de petits creux est ainsi créé. Il se traduit au tirage par une teinte optiquement uniforme, plus ou moins soutenue selon l'intensité de la morsure. Inventé par J.-B. Le Prince vers 1750. Vernis mou. Le graveur dessine sur une feuille de papier qu'il a posée délicatement sur une plaque, enduite auparavant d'un vernis mou et collant. La pression du crayon fait adhérer le vernis au dos du papier et le décolle du cuivre. Le métal, ainsi découvert par le tracé du crayon, est plongé dans un acide et mordu comme une eau-forte. La gravure est par son aspect très proche d'un dessin, les traits imprimés restituant le grain du papier. Apparaît vers 1750. Manière de crayon. Le procédé vise à imiter le trait du crayon par l'usage de roulettes dont la fine denture creuse dans le métal de petits trous plus ou moins réguliers. Ces roulettes sont employées soit directement sur le cuivre nu, soit sur une planche vernie, mordue ensuite à l'acide. Une épreuve en manière de pastel est réalisée par des impressions successives, sur le même principe, mais encrées chacune d'une couleur différente. Procédé mis au point en 1757 par J.-C. François. Taille d'épargne. Ensemble des procédés d'impression en relief : bois de fil et bois de bout. Seuls les reliefs sont encrés. Ce sont donc les parties évidées qui, vierges d'encre, correspondent aux blancs de l'épreuve imprimée. Bois de fil. Le support utilisé est un bloc de bois débité dans le sens longitudinal du tronc d'arbre. À l'aide de canifs, de ciseaux et de gouges, le graveur isole en relief les traits du dessin en prenant soin de respecter la structure fibreuse du bois. Ces traits épargnés, nécessairement assez larges, sont encrés et donnent les noirs. Le plus ancien des procédés de gravure, apparu vers 1390. Bois de bout. De petits cubes de bois (le buis est en général choisi pour sa dureté), sciés perpendiculairement au tronc de l'arbre, sont assemblés et collés. Ils forment une planche très résistante et homogène, que le graveur incise avec des burins et des gouges. Les tailles qui apparaissent en blanc sur l'épreuve imprimée, peuvent être très fines et très rapprochées. Apparaît à la fin du XVIIIe, utilisé surtout après 1830. 7.4. LES FORMATS ET LES PLIAGES Les formats traditionnels ont été progressivement remplacés par les formats standard ISO. Pour mémoire les formats traditionnels sont les suivants :
Les nouveaux formats ISO normalisés, sur la base d'une surface ISO A0 de 1 m2, sont les suivants :
À la notion de format s'ajoute celle de pliage.
Ainsi le fait de dire d'un volume qu'il a été tiré en « in-quarto raisin » signifiera qu'il aura été imprimé sur un feuillet de format 500 × 650 mm à plat, replié deux fois en plis croisés. Le produit plié final sera un cahier de 8 pages au format de 250 × 325 mm. Ce parcours est réalisé, comme son nom l'indique, sous forme de prises de vues des différentes étapes, indiquées ci-après. Cette présentation visuelle est destinée aux lecteurs qui, par manque de temps, ne peuvent pas accompagner la lecture de ce dossier d'une visite des locaux actuels, pourtant édifiante. Cliquer ici pour télécharger les photos
(fichier pdf de 4,2 Mo). |
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